Le texte qui suit est une nouvelle écrite et partagée par Alizée (que vous pouvez retrouver et suivre sur Twitter : https://twitter.com/lacrym0sart ou encore Instagram : https://www.instagram.com/ezylae/) dans le cadre du Fantastique Challenge 2022.
L’ensemble des droits appartiennent à Alizée exclusivement.
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Londres, 1664.
La pluie battait son plein, les rues étaient grisâtres. Pour Meryl, ça ne changeait pas de l’ordinaire, elle voyait le monde en nuance de gris. Paradoxalement, elle était la petite fille la plus colorée des environs avec ses cheveux roux et ses yeux si bleus. Un bleu foncé, qui ne s’éclaircissait pas même quand elle souriait. Les passants déambulaient devant elle, sans la voir.
Depuis que ses parents avaient débarqués d’Irlande dans cette ville si grande et si triste, elle se sentait seule. Elle était censée être heureuse pour son papa, pour qui ce déménagement était une aubaine mais elle n’y arrivait pas. Souvent, les gouttes de pluie se mélangeaient à ses larmes et quand l’orage grondait, elle apercevait des yeux qui la fixaient. Où qu’elle soit, peu importe l’heure, de gros yeux rouges transperçaient les ténèbres.
Elle n’avait pas peur, sa présence la rassurait. Elle n’était plus seule ; peut-être qu’elle arriverait à apprivoiser cette ombre… Ses parents travaillaient énormément dans un petit hôtel sur Abbey Road. Parfois elle les accompagnait et se cachait dans les cuisines, ou jouait à cache-cache avec son nouvel ami. Il avait l’apparence d’un gros chien noir et apparemment seule elle pouvait le voir. Quand elle réussissait à voler de la viande crue pour le nourrir, il ne mangeait pas. Parfois il semblait réel et parfois, il semblait fait de volutes de fumée. Mais son apparence importait peu à la petite fille, tant qu’elle s’amusait.
Après un hiver vigoureux, le printemps apporta une accalmie rassérénante mais Meryl avait une mauvaise intuition. Depuis quelques temps, le chien grognait en face d’inconnus et ceux-ci étaient portés disparus. Vint le tour de Margaret Ponteus, une amie de ses parents. Elle apprit qu’elle était morte d’une maladie qu’on appelait « la peste » mais elle ne savait pas trop ce que c’était. Elle entendit des rumeurs colportées dans les couloirs de l’hôtel, que les derniers mots de cette pauvre femme auraient été « le Barghest, je le vois… ». Elle demanda autour d’elle ce que c’était mais personne ne lui répondit, sous prétexte qu’une fillette de dix ans ne devrait pas connaître cette légende. D’ailleurs Mrs Ponteus était un peu folle et il ne fallait pas prêter attention à ce qu’elle disait.
La Grande Peste se termina en 1666, épargnant Meryl mais pas ses pauvres parents. Elle en avait pleuré pendant des jours et des jours, en compagnie de son ami canin. Elle s’était rendue tous les jours à la petite chapelle attenante à l’hôtel, priant encore et toujours que l’épidémie épargne ses parents. Un jour où elle s’y rendait pour consacrer une chandelle en leur honneur, le prêtre arriva avec une fureur inégalée.
« Toi, enfant du démon ! Eloigne-toi de mon Eglise. La mort est autour de toi, tu ne fais que la semer »
Meryl se demanda ce qui lui arrivait mais décida de ne pas attirer encore plus le courroux de l’homme de foi et parti, accompagnée de son fidèle ami aux yeux rouges. Depuis cet incident, nul ne sait ce qui est arrivé à la fillette aux yeux orageux qui contrôlait le Barghest.
On va éviter de la croiser cette petite !!