Le texte qui suit est une nouvelle écrite et partagée par Alizée (que vous pouvez retrouver et suivre sur Twitter : https://twitter.com/lacrym0sart ou encore Instagram : https://www.instagram.com/ezylae/) dans le cadre du Fantastique Challenge 2022.
L’ensemble des droits appartiennent à Alizée exclusivement.
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Et surtout, bonne lecture !
Le bruit du violoncelle retentit et les âmes présentes furent automatiquement sous le charme de l’instrument. Les conversations se turent, pour ne laisser la place qu’à la musique. Personne ne semblait apercevoir les danseuses, seules les notes faisaient vibrer le public. Tout le monde était subjugué sauf une femme qui ne cessait de fixe le musicien. Un jeu de regard réciproque, qui faisait vibrer Siobahn, qui faisait naître en elle une émotion qui la transcendait. Transe qui s’éleva d’un cran lorsque l’homme commença à chanter d’une voix caverneuse, un léger accent slave accompagnant parfaitement les accords.
Elle continua son repas, toujours en regardant le violoncelliste, retourné à son instrument. Ils semblaient ne faire qu’un, un ballet musical parfait. Après le concert, Siobahn repartit chez elle, la mélodie toujours en tête. Ses longs cheveux gris attiraient la lumière de la lune et la brise fraîche lui faisait du bien. Elle savait que cet homme n’était pas pour elle, à vrai dire, elle était vouée à ne pouvoir donner de l’amour. Seule la mort l’accompagnait et cet amer éclat de lucidité la fit hurler.
Au même moment, elle sut que son destin était de prévenir cet homme. Et si cette fois, elle tentait
de déjouer sa tragique condition.
Le lendemain, elle retourna au concert qui se jouait tous les soirs pendant le reste de la semaine, espérant pouvoir partager un moment de vie avec le violoncelliste. Elle n’osait pas l’approcher, de peur de tout précipiter et passa donc le reste du concert à sonder son âme et à laisser la sienne se faire emporter par les notes de musique. Avait-elle seulement une âme ? Elle se posait la question souvent. Les gens comme moi… nous sommes des erreurs de la nature. Personne ne devrait avoir à subir un tel fardeau. Au moment où elle pensait ça, elle sentit une main sur son épaule et sursauta. Elle se retourna et vit le violoncelliste lui tendre la main.
« Allons dehors, la nuit est si belle ce soir » lui proposa t-il.
Surprise, elle accepta et le suivit. Il ne mentait pas, la nuit était magnifique. Magnétique mais cruelle, ils le savaient tous les deux. Elle en prit conscience lorsqu’il l’embrassa. Les frissons qui l’envahirent ne firent qu’augmenter ses tourments, mais elle décida de baisser sa garde, cette nuit, avec ce virtuose du violoncelle. Ils dansaient, se dévoraient du regard sous celui des astres opalescents. L’orage grondait mais ils étaient en osmose. A un moment, il s’arrêta et lui dit :
« Merci, pour cette nuit. Je me suis senti aussi vivant que lorsque je joue, mais c’était la dernière. Je suis heureux de l’avoir passé avec toi. La plupart des gens ne peuvent prédire la date de leur mort, mais j’ai su dès que je t’ai vu.
— J’aurais aimé te rencontrer dans une autre vie. Une où je n’aurais pas été une Banshee, une où
nous aurions pu danser encore et encore sous la lune.
— Je pense que l’on se rencontrera dans toutes nos vies, Siobahn. »
Sur ces mots, la foudre le frappa, le tonnerre couvrant le cri de désespoir de la Banshee. Malgré ses larmes, elle sourit. Elle n’avait plus qu’à attendre sa prochaine vie pour retrouver l’homme dont elle était amoureuse. Elle sut alors qu’elle possédait une âme, âme attachée à celle de son violoncelliste et qui se retrouveraient toujours, peu importe où elles existeraient.
Il manque les hurlements !!
mais j’aime bien 😉