[Fantastique Challenge, Jorogumo] La nouvelle d’Alizée !

Le texte qui suit est une nouvelle écrite et partagée par Alizée (que vous pouvez retrouver et suivre sur Twitter : https://twitter.com/lacrym0sart ou encore Instagram : https://www.instagram.com/ezylae/) dans le cadre du Fantastique Challenge 2022.

L’ensemble des droits appartiennent à Alizée exclusivement.
N’hésitez pas à commenter et surtout à rejoindre le challenge à votre tour !

Et surtout, bonne lecture !


J’ai peur de ce qu’il va se passer cette nuit. Je meurs de faim et mes pensées ne se tournent que vers cet insatiable besoin inassouvi. Je me rappelle de la dernière fois, le résultat n’était pas beau à voir. L’air est électrique et je sais qu’un carnage est sur le point de se produire.

On dit souvent que les mythes sont faits pour mettre en garde, pour avertir des périls. Je n’y avais jamais cru avant d’être le danger. De devenir ce monstre sous une apparence trompeuse.

Rares sont les fois où l’on m’a résisté et ça me rend à la fois heureuse et coupable. Le problème c’est que je ne veux pas mourir, encore moins de faim. La douleur est si atroce qu’elle m’oblige à me nourrir, mais pour limiter mes élans de culpabilité, je ne traque que les hommes cupides et immoraux.

Oubliant ma nature primaire d’araignée mangeuse de chair, avant le massacre de cette nuit, je me suis rendue dans un bar, proche de chez moi. C’est ici que je joue du Biwa, presque tous les soirs. Pas ce soir, néanmoins. J’ai eu envie de profiter de l’ambiance, une dernière fois peut-être.

Graduellement, ma faim se tarit et l’atmosphère qui règne dans ce lieu m’apaise. La musique adoucit les mœurs, dit-on. Dans mon cas, c’est vrai. J’observe la joueuse de luth sur la scène et mes pensées divaguent.

Une fois qu’elle a terminé son morceau, je la remplace et jette un rapide coup d’oeil dans la salle. Aucune odeur de sang attrayant et mon ventre ne me supplie plus de le remplir. Je me demande pourquoi mais décide de profiter de cette accalmie, qui, je le sais, sera courte.

Mon esprit est ailleurs, comme perdu entre ce monde et les limbes. J’aurais aimé avoir une autre vie, plus normale. Une larme coule sur ma joue pendant que je joue les dernières notes. Je sais ce qu’il me reste à faire…

Obscure nuit dans laquelle je me faufile, tissant mon propre linceul.

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